Sculpter, découper, tailler, modeler, filtrer, cacher, dessiner, peindre, projeter, présenter… la lumière.
#lumière #ombre #clair/obscur #tphotographie #pixel #sciences
En continuant à développer votre pratique, vous réaliserez un projet utilisant la lumière comme matière. Vous serez attentif à la forme et à la mise en forme de la lumière.
Ensuite, vous rédigerez un court texte expliquant votre processus de travail, en mettant l’accent sur l’importance de la lumière comme matière et sur l’impact que cela a eu sur votre démarche personnelle et sur la présentation de votre œuvre.
Objectifs pédagogiques
La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :
- adapter leur projet en fonction des contraintes de réalisation
- penser que la lumière, bien qu’élément immatériel, peut trouver sa place en tant que médium dans une réalisation plastique
- comprendre que la lumière peut contribuer à faire passer une émotion dans une œuvre (: valeur et qualité expressive de la lumière)
- justifier des choix pour rendre compte du cheminement qui conduit de l’intention à la réalisation.
Questions
En quoi la lumière peut-elle être un matériau ? Est-ce seulement un simple médium ? En quoi la lumière peut-elle être exploitée pour ses qualités expressives ? Comment la lumière peut-elle transmettre une émotion au spectateur ? Dans quelle mesure les jeux d’ombres donnent-ils une autre dimension sensible ? En quoi la lumière peut-elle faire image ? En quoi la lumière peut-elle faire sens dans une œuvre ? Est-elle porteuse de sens ?
[Réf. Autonomie de la lumière ; processus fondés sur les constituants de l’œuvre ou des langages plastiques]
Évaluation
L’évaluation portera sur :
- l’exploration et l’expérimentation (visible dans le carnet de travail) de langages plastiques et de techniques liés à la notion lumière,
- le choix et la maîtrise des moyens d’expression au regard du sujet, ainsi qu’à la prise en compte des caractéristiques de la lumière dans la présentation de la réalisation,
- la clarté du texte, structuré et argumenté, utilisant un vocabulaire adapté et documentant la réflexion et l’analyse en réponse au sujet donné.
Références artistiques possibles
- Andrea MANTEGNA (1431–1506), Camera degli Sposi, 1465-1474, fresque en trompe-l’œil qui orne la voûte, diamètre : 270 cm, Palazzo Ducale, Mantoue, Italie
- GIORGIONE (1477-1510), La Tempête (La Tempesta), 1506-1508, huile sur toile, 83×73 cm, Gallerie dell’Accademia, Venise
- Le CARAVAGE (1571-1610), La Flagellation du Christ, 1607, huile sur toile, 286×213 cm, Musée Capodimonte, Naples
- REMBRANDT (1607-1669), Le Philosophe en méditation, 1632, huile sur bois, 29×33 cm, Musée du Louvre, Paris
- REMBRANDT (1607-1669), La Ronde de nuit, 1642, huile sur toile, 363×437 cm, Rijksmuseum Amsterdam
- Georges De La TOUR (1593-1652), Le nouveau-né, 1645, huile sur toile, 76×91 cm, Musée des beaux-arts de Rennes, Rennes
- Johannes VERMEER (1632-1675), La Dame au collier de perles, 1664, huile sur toile, 55×45 cm, 1664, Staatliche Museen Preussischer Kulturbesitz, Berlin
- Jean-Baptiste REGNAULT (1754–1829), L’Origine de la Peinture ou Dibutade dessinant le portrait de son amant, 1786, huile sur toile, 120×140 cm, Musée de l’Histoire de France, Versailles
- Jean-Léon GÉRÔME (1824-1904), Consummatum est, 1867, peinture à l’huile, 82×144,5 cm, Musée d’Orsay, Paris – https://fr.wikipedia.org/wiki/Consummatum_est
- Alfred SISLEY (1839-1899), Effet de neige à Argenteuil, 1874, huile sur toile, 54×65 cm
- Claude MONET (1840-1926), Impression, soleil levant, 13 novembre 1872, huile sur toile, 48×63 cm, Musée Marmottan Monet, Paris
- Claude MONET (1840-1926), La Série des Cathédrales de Rouen, 30 tableaux (réalisés de 1892 à 1894) représentant principalement des vues du portail occidental de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, peintes à des angles de vues et des moments de la journée différents.
- Martial RAYSSE (1936-), High Voltage Painting, 1965, huile et peinture fluo sur toile, néon, 162,5×97,5cm
- Pierre SOULAGE (1919-), Peinture 300×235 cm, 9 juillet 2000, huile sur toile, Musée Soulages, Rodez

- Charles BURNS (1955-), Black Hole, bande dessinée, 12 volumes de 1995 à 2005
- Ellis GALLAGHER (1973-), Cobble Hill, Brooklyn, NY, 2008, dessin au sol

- Ted PIM, Ford Factory, Belfast, 2014, peinture murale. Ted PIM peint depuis une dizaine d’années dans des bâtiments abandonnés d’Europe et des États-Unis des fresques montrant des personnages et des natures mortes d’inspiration baroque sur fond noir qui donnent l’impression de surgir de l’obscurité ; il capture ensuite ses œuvres dans leur environnement avec un vieil appareil argentique qui donne à ses photos cet aspect de peinture.
- Anish KAPOOR (1954-), Void Pavilion V, 2018, bois (vantablack), ciment, pigment, 6x6x12 m
Photographies et films
- Nicéphore NIÉPCE (1765-1833), Point de vue du Gras, 1827, première photographie
- Friedrich Wilhelm MURNAU (1888-1931), Nosferatu le vampire, 1922, film muet, noir et blanc, 94 min
- Robert WIENE (1873-1938), Le Cabinet du Dr Caligari, 1919, film muet, noir et blanc, 71 min
- Man RAY (1890-1976), La Femme, 1920, photographie épreuve gélatino-argentique, 38,8×29,1 cm, Centre Pompidou, Paris
- MAN RAY (1890-1976), Le Baiser, 1922, rayographie (photogramme), MoMA, NY
- Lotte REINIGER (1899-1981), Les Aventures du prince Ahmed, 1926, animation réalisé en papier découpé, 65 min (Cf. Michel OCELOT, Princes et Princesses, 2000)
- Man RAY (1890-1976), Space Writing (Self-Portrait), 1936, photographie, light drawing
- László MOHOLY-NAGY (1895-1946), Trafics lights, 1939-1940, photographie, light painting
- Sergueï EISENSTEIN (1898-1948), Ivan Le Terrible, 1945, première partie, noir et blanc, 94 min
- Charles LAUGHTON (1899-1962), La Nuit du chasseur, film, 1955, film, 93 min
- Henri-Georges CLOUZOT (1907-1977), Le Mystère Picasso, 1956, light paintings de Pablo Picasso
- Barbara LEISGEN (1940-2017) et Michael LEISGEN (1944-), Alphabet en lumière, 1977, photographies en noir et blanc, light drawing
- Eric STALLER (1947-), Light Tunnel, 1977, photographie, light painting – https://ericstaller.com/
- Roman SIGNER, Vitesse: 2000 m/s, 1992, Kunsthalle Friart, Fribourg, Suisse. Pour cette installation, Roman Signer a déroulé deux kilomètres de fil détonant réparti dans l’espace. À chacun des points de tension, il a installé un appareil-photo sur trépied, soit quinze appareils en différentes “stations”, faisant partie intégrante de l’installation. Juste avant le vernissage, dans l’obscurité totale, au moment où tous les diaphragmes des appareils-photo sont ouverts, l’artiste a allumé le cordon détonant avec un pistolet et l’explosion immédiate l’a illuminé comme un néon à une vitesse proche de celle de la lumière, d’où le titre Vitesse: 2000 m/s. Les photographies instantanées de l’illumination ont été ensuite exposées dans la salle voisine de l’installation. Le visiteur a une vision totale de l’installation. D’une part, il y a le cordon et les appareils photographiques et d’autre part la captation de l’expérience par les photographies.
- Thomas MAILAENDER (1979-), série Illustrated People, 2011, photographies

La lumière comme médium
- Les vitraux de la Sainte-Chapelle (Paris), 1241-1248, elle est la première construite des saintes chapelles, conçue comme une vaste châsse presque entièrement vitrée, et se distingue par l’élégance et la hardiesse de son architecture, qui se manifeste dans une élévation importante et la suppression quasi totale des murs au niveau des fenêtres de la chapelle haute.
- László MOHOLY-NAGY (1895-1946), Modulateur Espace-Lumière, 1930, métal, celluloïd, bois, moteur électrique, 151x70x70 cm
- Pierre SOULAGES (1919-) et Jean-Dominique FLEURY (1946-), les vitraux de l’abbatiale Sainte-Foy de Conques, 1994
- Dan FLAVIN (1933-1996), Monument for Vladimir Tatlin, 1966-1969, tubes néon, 304,5×62,5×12,5 cm, Centre Pompidou, Paris
- Dennis OPPENHEIM (1938-2011), Reading Position For a Second Degree Burn, 1970, performance, pour cette performance, Oppenheim s’est allongé au soleil pendant cinq heures, torse nu, un livre ouvert posé sur sa poitrine. « I allowed myself to be painted, my skin became pigment ».
- Walter De MARIA (1935-2013), The Lightning Field (Le Champ d’éclairs), 1977, œuvre située dans le nord du comté de Catron, au Nouveau-Mexique, à 2200 m d’altitude, au milieu d’un plateau désert. Elle consiste en 400 poteaux en acier inoxydable de 5 cm de diamètre, plantés selon une grille rectangulaire de 1 609 m sur 1 km de large, chaque poteau étant distant du précédent de 67 m. Lightening Fields est également une photographie connue de ce « champ d’éclairs ». L’œuvre photographique existe sur le long terme, tandis que l’œuvre originale de l’artiste n’existe que le temps de l’orage.
- Michel VERJUX (1956-), Deux portes de deux murs en vis-à-vis, 1984, installation, socles en bois et projecteurs, dimensions variables
- Christian BOLTANSKI (1944-2021), Théâtre d’ombres, 1984-1997, projection sur trois murs, installation (figurines en carton, papier, laiton, fil de fer, projecteurs et ventilateur), musée d’Art moderne, Paris
- Ange LECCIA (1952-), Le Baiser, 1985, arrangement de 2 projecteurs de cinéma sont allumés face à face le plus près possible l’un de l’autre et posés au sol

- Christian BOLTANSKI (1944-2021), Les Ombres, 1987, installation, bougies et figurines sur équerres, dimensions variables
- James TURRELL (1943-), Heavy Water, 1992, Galerie du Confort Moderne, Poitiers
- Tim NOBLE (1966-) & Sue WEBSTER (1967-), Miss Understood & Mr Meanor, 1997, sculpture d’ombre
- Fred EERDEKENS (1951-), Neo Deo, 2002, matériaux synthétiques, projecteur, 1400×400 cm
- Tribute in Light est une installation de 88 projecteurs mise en place pour la première fois le 11 mars 2002, six mois après les attentats du 11 septembre 2001, sur le toit du Battery Parking Garage, près du site du World Trade Center. Dirigés vers le ciel et disposés en deux carrés, les projecteurs créent deux faisceaux de lumière verticaux dans le ciel rappelant les tours jumelles et rendant hommage aux victimes.
- Ólafur ELÍASSON (1967-), The Project Weather, 2003, installation à la Tate Modern de Londres
- Marie SESTER (1955-), Access, 2003. Installation interactive présentée à Ars Electronica en Autriche. Le spectateur est poursuivi (traqué) impitoyablement par une source lumineuse
- Xavier VEILHAN (1963-), Grande machine lumineuse, le plongeon, 2003, dispositif électrique et électronique, aluminium, ampoules matériaux divers, 160×70 cm – Expositions Light Machines à la Fondation Vasarely, Aix-en-Provence (2004) et aux Écuries de Saint-Hugues, Cluny (2004) : des milliers d’ampoules électriques disposées en grille sur panneaux, formant une trame analogique reproduisant des images vidéo en basse résolution.
- Tony OURSLER (1957-), Dispositifs, 2005, introjections, Jeu de Paume, Paris
- Alain SÉCHAS (1955-), Jurassic Pork II, 2005. Installation, où le spectateur équipé d’une lampe de poche est amené à découvrir les dessins faits par l’artiste sur les murs du Palais de Tokyo
- Interventions de Daniel BUREN (1938-) au musée Guggenheim de New York en 2005 ou dans le cadre de Monumenta en 2012
- François MORELLET (1926-2016), L’Avalanche, 2006, 36 tubes de néon bleu de 250 cm, transformateurs et câbles haute tension, 370x770x670 cm
- Ann Veronica JANSSENS (1956-), Rose, 2007, installation, projecteurs, machine à brouillard
- Philippe RAMETTE (1961-), L’Ombre (de moi-même), 2007, installation
- Gerhard RICHTER (1932-), le vitrail de la cathédrale de Cologne, 2007
- Collectif Fabric | ch, Perpetual (Tropical) Sunshine, 2008 . Un dispositif « fait de chaleur et de lumière ».
« Grâce à un écran composé de plusieurs centaines de lampes infrarouges, cette installation reproduit un
ensoleillement continu, construit à partir d’un ensemble de lieux situés sur le Tropique du Capricorne. Il s’agit d’un travail qui collecte des données
météorologiques et poursuit le soleil partout où il brille sur une portion de la planète. Les 300 ampoules infrarouges du dispositif sont contrôlées en temps réel par Internet. Dès que ce soleil artificiel faiblit, la connexion s’établit avec un lieu plus ensoleillé qui relaie l’information. Le public peut s’exposer en continu à ce soleil sans défaillance ». (Extrait d’une conférence de Manuela de Barros « L’Art et la Lumière » donnée en 2012 au Musée d’Art et d’Histoire de Genève. http://www.ednm.fr/leurslumieres/?page_id=299) - Manfred KIELNHOFER (1967-), The light art project “time guards” / Madonna and sisters, 2010, installation
- Ólafur ELÍASSON (1967-), Multiple shadow house, 2010. Bois, métal, tissu, lampes halogènes (orange, rouge, bleue, verte), verre, feuille de projection, feuille de projection transparente. Vue de l’installation dans la galerie Tanya Bonakdar, New York
- James TURRELL (1943-), Apani (Ganzfeld), 2011, vue de l’installation à la Biennale de Venise de 2011
- Ólafur ELÍASSON (1967-), Your rainbow panorama, 2011, ARoS Aarhus Kunstmuseum, Danemark – https://olafureliasson.net/artwork/your-rainbow-panorama-2006-2011/
- Kumi YAMASHITA (1968-), Origami, 2011, 99 feuilles de papier froissé révélant le profil individualisé de 99 personnages grâce à une mise en forme du papier et une lumière rasante
- Jenny HOLZER (1950-), Light Stream, Hong Kong, 2013, installation de bandeau LED diffusant des textes (: truismes) – https://projects.jennyholzer.com/LEDs/light-stream-2013


Source : https://olafureliasson.net

Vocabulaire
Light Painting (http://fr.wikipedia.org/wiki/Light_painting) : technique photographique consistant à faire intervenir une ou plusieurs sources de lumière tenues à la main (typiquement des lampes de poche) dans une scène photographiée avec un temps de pose supérieur à 1 seconde. L’intérêt de la photo se trouve dans la qualité du jeu de lumière ainsi produit. La mise en pratique de cette technique requiert un appareil photo disposant d’un temps de pose d’au moins une seconde, et de plusieurs minutes pour des scènes évoluées. Tout comme la photographie de nuit, cette pratique a gagné en popularité avec l’avènement de la photographie numérique, entre autres parce que le photographe peut contrôler immédiatement le résultat de ses prises de vues.
Dispositif plastique : agencement spatio-temporel particulier, ensemble des éléments constituant une œuvre d’art ou permettant son déroulement.
Références aux programmes
Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques
La figuration et l’image ; la non-figuration
– Processus fondés sur les constituants de l’œuvre ou des langages plastiques : autonomie de la forme plastique, conceptions de l’œuvre fondées sur différentes combinaisons géométriques, gestuelles, organiques, synthétiques
La matière, les matériaux et la matérialité de l’œuvre
– Autonomie de la lumière : lumière comme médium exclusif
Domaines de la présentation des pratiques, des productions plastiques et de la réception du fait artistique : les relations entre l’œuvre, l’espace, l’auteur et le spectateur
La monstration et la diffusion de l’œuvre, les lieux, les espaces, les contextes
– Mises en espace, mises en scène, scénographies : partis-pris plastiques, place du public, guidance ou liberté du spectateur
*Image mise en avant : gif animé d’une scène de Noferatu de FW MURNAU