Histoire d’A.

Quand la fiction réinvente la re·présentation…

#art séquentiel #polyptyque #multimédia #installation interactive #oeuvre modulaire #mise en scène #narration figurative #dispositif immersif

En quoi la volonté de raconter – quel que soit le médium choisi en arts plastiques – transforme-t-elle le rapport entre l’œuvre, sa représentation et sa lecture ?

Objectifs

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • comprendre que le dispositif de représentation induit des codes de lectures spécifiques à l’image
  • penser que le montage, l’association, la collision sont des notions essentielles à la compréhension des images dans un schéma narratif
  • comprendre que l’emprunt, la citation peuvent être source d’expression.

Questions

En quoi la fiction joue-t-elle de la valeur expressive de l’écart entre le référent et sa représentation ? En quoi la narration modifie-t-elle le dispositif de représentation ?  

En quoi la volonté de raconter – quel que soit le médium – induit-elle une organisation, une syntaxe, des codes ? Comment votre intention initiale devient-elle lisible aux yeux du spectateur ?

En quoi la volonté de raconter une histoire – quel que soit le médium – induit-elle une organisation, une syntaxe, des codes ? Comment votre intention initiale devient-elle lisible aux yeux du spectateur ? Le polyptyque photographique propose-t-il de lui-même un ordre de lecture ?

En quoi l’objet est-il décontextualisé lorsqu’il est intégré à une œuvre d’art ? Dans quelle mesure la présentation d’un objet peut-elle être porteuse de sens et créer une histoire pour le spectateur ? Comment construire la narration ?

Axes de travail possibles 

  • La fiction comme écart : En quoi la fiction révèle-t-elle la subjectivité de la représentation ?
  • Le récit comme dispositif : Dans quelle mesure la narration modifie-t-elle le dispositif de représentation ? Quels codes visuels permettent au spectateur de lire une histoire dans une œuvre plastique ?
  • Le polyptyque comme syntaxe narrative : Le polyptyque impose-t-il un ordre de lecture, ou laisse-t-il la narration ouverte ? Comment le dispositif de présentation oriente-t-il la lecture et la construction du sens ?
  • L’objet et la fiction : En quoi la décontextualisation d’un objet peut-elle créer un récit ?

Narrative Art

Dans les années 1970, l’expression Narrative Art (Narration figurative) baptise de nouvelles pratiques artistiques qui marquent un retour à la narration en combinant photographie et texte. Ce courant international apparu en marge de l’art conceptuel, révèle une sensibilité de l’époque. Identité, mémoire, autobiographie et fiction en sont les thèmes dominants. L’art narratif fait appel à l’imagination du spectateur-lecteur pour reconstituer le sens du récit transmis à la fois par l’image et le langage.

Références artistiques possibles

Jan Van EYCK (1390-1441), Les Époux Arnolfini, 1434, huile sur panneau de chêne, 82,2 × 60 cm, National Gallery, Londres.

Jan Van EYCK, Les Époux Arnolfini, 1434

Piero Della FRANCESCA (1412-1492), La Flagellation du Christ, vers 1455, tempera sur panneau, 58,4 × 85,1 cm, Galleria Nazionale delle Marche, Urbino.

Piero Della FRANCESCA, La Flagellation du Christ, vers 1455

Matthias GRÜNEWALD (1470-1528), Retable d’Issenheim, 1512-1516, tempera et huile sur bois de tilleul, 269 × 307 cm, Musée Unterlinden, Colmar.

Quentin METSYS (1466-1530), Le Prêteur et sa Femme, 1514, huile sur panneau, 71 × 67 cm, Musée du Louvre, Paris.

Pieter BRUEGHEL L’ANCIEN (1525-1569), La Parabole des aveugles, 1568, détrempe sur toile, 86 × 154 cm, Musée Capodimonte, Naples.

Pieter BRUEGHEL L’ANCIEN, La Parabole des aveugles, 1568

Diego VELÁSQUEZ (1599-1660), Les Ménines, 1656-1657, huile sur toile, 320 × 276 cm, Musée du Prado, palais du roi Philippe IV, Madrid.

Andrew WYETH (1917-2009), Christinas World, 1948, détrempe à l’œuf (d), gesso et tempera sur panneau de bois, 81,9 × 121,3 cm, MoMA, NY.

Andrew WYETH, Christinas World, 1948

James ROSENQUIST (1933-2017), President Elect, 1960-1961, huile sur isorel, 228 x 366 cm, Centre Pompidou, Paris.

James ROSENQUIST, President Elect, 1960-1961

Roy LICHTENSTEIN (1923-1997), WHAAM !, 1963, peinture acrylique sur toile, 170 × 400 cm, Tate Modern, Londres.

Roy LICHTENSTEIN, WHAAM !, 1963

Ben VAUTIER (1935-2024), Regardez-moi cela suffit, 1963, performance, Nice.

Performance de BEN, 1963

Hervé TÉLÉMAQUE (1935-2022), Fiche, 1965, huile sur toile, 97 x 130 cm, Collection particulière.

Hervé TÉLÉMAQUE, Fiche, 1965

Duane MICHALS (1932), Things are queer, suite de neuf photographies, 1973. 
Les jeux entre les espaces perçus et les changements d’échelle lors de la lecture des différentes images font perdre les repères au spectateur, plaçant le spectateur en face des contradictions entre ce qui est vu et ce qu’il pense voir.

Duane MICHALS, Things are queer, 1973

Mac ADAMS (1943), The Mysteries, 1973-1980, série photographique. http://www.macadamsstudio.com

James COLLINS (1939-2021), Watching Suzanne in the Grass, 1976, photographies

James COLLINS, Watching Suzanne in the Grass, 1976, vue de l’expositon au MAMC+, Saint-Étienne, 2018

Joan FONTCUBERTA (1955), Fauna, 1985-1989, installation, photographies, textes, cartographies, schémas, vitrines et vidéos. la série Fauna, propose les photographies d’un étonnant bestiaire. Accompagnées d’autres documents textuels et iconographiques, elles prétendent avoir été réalisées par un soi-disant zoologiste, qui aurait constitué, au début du 20e siècle, une documentation considérable sur des animaux non encore répertoriés par la science.

Anna BLUME (1937-2020) et Bernhard BLUME (1937-2011), Kitchen Frenzy, 1986, 5 photographies, 170 x 108 cm, MoMA, NY.

Jean LE GAC (1936), Story Art (avec fantôme des Beaux-Arts), 1986, toile polyester non tissée, peinture à la caséine, fusain, pastel sec et projecteur de cinéma avec sellette, 250 x 340 cm, Centre Pompidou, Paris.

Jean LE GAC, Story Art (avec fantôme des Beaux-Arts), 1986

Sophie CALLE (1953), Les poissons me fascinent, 1986, photographies, 108 x 120 cm, Centre Pompidou, Paris. « J’ai rencontré des gens qui sont nés aveugles. Qui n’ont jamais vu. Je leur ai demandé quelle est pour eux l’image de la beauté. » 

John BALDESSARI (1931-2020), Two stories, 1987, huile, acrylique et photographies sur panneaux, 243,7 × 128,3 cm.

Barbara KRUGER (1945), We don’t need another hero, 1987, impression, 276,5 × 531,3 × 6,4 cm, Whitney Museum of American Art, New York.

Barbara KRUGER, We don’t need another hero, 1987

Pina DELVAUX (1958), Normal, 1987-2001, boîte-objet, collection de l’artiste.

Pina DELVAUX, Normal, d.i., boîte

Jeff WALL (1946), The Drain, 1989, cibachrome, caisson lumineux, 229 x 290 cm, Vancouver, été 1989.

Jeff WALL, The Drain, 1989

Bill VIOLA (1951-2024), Catherine’s Room, 2001, vidéo, cinq moniteurs, 38 x 246 x 57 cm, Tate, Londres.  Les cinq écrans affichent différents moments de la journée – matin, après-midi, coucher du soleil, soir et nuit. Chaque scène montre la protagoniste féminine à une tâche différente, des exercices de yoga le matin à l’allumage de bougies le soir et enfin aller au lit. Dans chaque scène, l’arbre à l’extérieur de la fenêtre est montré à différentes étapes de son cycle annuel, plaçant la routine de la femme dans le contexte plus large des cycles de la nature. L’œuvre est basée sur une prédelle de l’artiste du 19e siècle Andrea di Bartolo.

Expostion Bill Viola à la Boverie 23 octobre 2023

Jacques MONORY (1924-2018), La vie imaginaire de Jonc’ Erouas, 2002, huile sur toile, 176 × 354 cm.

Gregory CREWDSON (1962), Untitled, Unreleased #4, 2003, C-Print, 20,8 × 32,3 cm, Coll. particulière.

Gregory CREWDSON, Untitled, Unreleased #4, 2003

Thomas DEMAND (1964), Control Room, 2011, photographie d’une reproduction en carton d’une photographie prise à Fukushima No. 1 d’une salle de contrôle.

Thomas DEMAND, Control Room, 2011

William KENTRIDGE (1955), More Sweetly Play the Dance, 2015, installation vidéo 8 canaux haute définition, 15 min, avec 4 porte-voix. Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.

William KENTRIDGE, More Sweetly Play the Dance, vue de l’installation à la Marian Goodman Gallery, New York, 2016

Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques : outils, moyens, techniques, médiums, matériaux, notions au service d’une création à visée artistique

La figuration et l’image ; la non-figuration

  • Figuration et construction de l’image
    • Dispositifs de la narration figurée : depuis la tradition de la fresque et du polyptyque jusqu’aux dispositifs multimédias, inscription dans un espace architectural…
    • Dialogues entre narration figurée, temps, mouvement et lieux : temps et mouvement réels ou suggérés, temps de la production, de la présentation, de la réception, l’éphémère, mouvement du spectateur…
  • Passage à la non-figuration
    • Systèmes plastiques non figuratifs : couleur, outil, trace, rythme, signe…
    • Processus fondés sur les constituants de l’œuvre ou des langages plastiques : autonomie de la forme plastique, conceptions de l’œuvre fondées sur différentes combinaisons géométriques, gestuelles, organiques, synthétiques…

Domaines de la présentation des pratiques, des productions plastiques et de la réception du fait artistique : les relations entre l’œuvre, l’espace, l’auteur et le spectateur

La présentation de l’œuvre

  • Sollicitation du spectateur
    • Rapport au contexte de présentation et de diffusion : dispositifs favorisant l’interaction avec l’œuvre, la participation à sa réalisation…