L’image et la parole

De la nécessité d’associer l’image et la parole pour documenter le réel, vous créerez une tension, entre les deux, porteuse de sens pour le spectateur.

#mot #image #représentation #dispositif #installation

Votre proposition prendra nécessairement la forme d’un dispositif, d’une installation ou d’une représentation intégrant image et parole écrite ou audio diffusée. Votre réflexion portera sur les agencements des différents éléments de l’œuvre, leurs logiques et leurs effets sur le spectateur.

Objectifs pédagogiques

La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :

  • donner une place centrale à la parole dans une œuvre visuelle,
  • agencer des mots (écrits ou audio diffusés), des images, des espaces, du temps, pour agir sur un public, ses émotions, ses représentations,
  • modifier la façon dont le réel peut être perçue au travers l’œuvre et faire évoluer les catégories à partir desquelles elle est pensée.

Attention, ne pas confondre votre réalisation avec un projet de communication ou de photojournalisme, tel que celui de Paris Match avec son slogan publicitaire de (1978-2008): « Le poids des mots, le choc des photos ».

Questions

En quoi les mots peuvent-ils construire du sens autre que textuel ? Dans quelle mesure la parole construit-elle un sens différent quand elle est associée à une image ? Comment la parole ou les mots peuvent-ils donner une nouvelle perception à une image ?

Comment faire dialoguer l’image et la parole dans une œuvre ? En quoi la parole audio diffusée peut-elle constituer un matériau pour l’œuvre ?

L’art vient-il documenter ou augmenter le réel ? Est-il un enregistreur de la réalité ? La réalité, la vérité ou l’authenticité peuvent-elles constituer des critères artistiques légitimes ?

[Réf. Dialogues de l’image avec le support, l’écrit, l’oral ; fonctions des dispositifs traditionnels de la présentation de l’œuvre]

Méthodologie

  1. Créez une carte mentale ou un groupe de mots par association d’idées autour du rapprochement des deux termes : image et parole.
  2. Soulignez les mots les plus importants. Confrontez-les aux avis de vos camarades et aux œuvres présentées en référence.
  3. Réalisez plusieurs croquis de vos idées (tout ce qui vous vient à l’esprit, sans trier dans un premier temps).
  4. Choisissez les croquis les plus convaincants. N’oubliez pas le caractère artistique du projet (il ne s’agit pas d’un support de communication) ; réalisez éventuellement un photomontage ou une maquette.
  5. Listez vos besoins pour la réalisation du projet et sa mise en espace.
  6. Installez, accompagnez votre réalisation de son cartel.

Références artistiques possibles

Barbara KRUGER (1945-) est une artiste conceptuelle américaine. Volontiers provocante ou polémique, son œuvre est empreinte de références aux mouvements d’émancipation des femmes des années 70 et aux discours de contestation des années 80 et 90. Ses médias de prédilection sont l’image, la vidéo et le texte, qu’elle mixe dans des installations monumentales mettant en scène, non sans ironie, les stéréotypes de la société du mass média.

Barbara KRUGER, Sans titre, 1994-1995, installation, sérigraphie et collage, dimensions variables,
Mu­sée Lud­wig, Cologne, Allemagne

Elle exécute depuis 1981 des photomontages, le plus souvent limités à trois couleurs (le rouge, le noir et le blanc), qui sont autant d’images à la théâtralité stéréotypée, dénotant une atmosphère inquiète et violente et qui renvoient par le ton injonctif et le graphisme épuré quelque chose de l’Agit-Prop révolutionnaire, ou des montages photographiques antihitlériens de John HEARTFIELD. Ses photomontages trouvent leur inscription sur de nombreux supports, affiches, tee-shirts, sacs en plastique, comme autant de stratégies pour déplacer les langages publicitaires. Les œuvres exposées sont conçues sur le même principe : des photographies en noir et blanc, avec surimposition de texte, sont soulignées d’un cadre rouge. L’effet d’inti

Jenny HOLZER (1950-) est une artiste conceptuelle américaine. Elle se fait connaître en apposant des affiches dans les rues de New York, sur lesquelles le passant pouvait lire des phrases courtes, comme autant de lieux communs du discours. Ces affichettes, qu’elle nomme des Truismes, marquent le début de sa carrière.

La dimension publique est essentiel dans l’œuvre de Jenny Holzer ; ses installations de grande échelle sur panneaux publicitaires et ses immenses projections sur des façades d’immeubles ou d’autres édifices en sont un excellent témoignage.

Ses textes subversifs et provocateurs (abordant des sujets difficiles comme le sexe, la mort ou encore la guerre) diffusés dans la sphère sociale de la façon la plus large possible sur les panneaux lumineux LED et les projections lumineuses sont au cœur de l’ensemble des œuvres de Jenny Holzer depuis le début des années 90.

Jenny HOLZER, Light Line, vue de l’installation au Musée Solomon R. Guggenheim de New York, 2024 – https://youtu.be/r_i60pPi7zA

Sophie CALLE (1953-) est une artiste conceptuelle contemporaine française connue pour ses œuvres qui explorent les relations personnelles de l’artiste. À travers la photographie, le cinéma et le texte, ses projets souvent controversés présentent une documentation méticuleuses de la vie de ses sujets, comme dans Carnet d’adresses (1983), où elle utilise un carnet d’adresses trouvé et l’utilise pour enquêter chaque aspect de la vie de son propriétaire.

Ses premiers projets lui permettent de se reconnecter avec Paris où elle vit, travaille et continue d’explorer les thèmes de l’intimité, de l’identité et de la connexion entre l’artiste et ses sujets.

Concernant son impulsion à suivre les autres, elle déclare : « Établir des règles et les suivre est reposant. Si vous suivez quelqu’un, nous n’avez pas à vous demander ce que vous allez manger. Ils vous emmènent dans leur restaurant. Le choix est fait pour vous ».

Sophie CALLE, Les Dormeurs, 1979, 23 séries de 5 à 12 images formant un total de 176 photographies N/B, 23 textes encadrés individuellement, photographies et textes, un livre, chaque texte : 15 x 20 cm

Aujourd’hui, elle est connue pour son intérêt sur la nature du désir et la relation entre l’artiste et l’observateur. Son travail recherche constamment à brouiller les lignes entre l’art et la vie, la fiction et la réalité, le public et le privé.

Sophie CALLE, La Filature, 1981, diptyque, textes et photographies coul. et N/B

La Filature est commandée en 1981 par le Centre Pompidou pour une exposition consacrée à l’autoportrait, est constituée de mises en scène vécues sur un mode autobiographique : l’enquête d’un détective sur une journée de l’artiste suivie, elle est accompagnée de la description de sa journée par Sophie Calle et de photographies du détective prises à son insu par un ami de Sophie C.

« Je suis entrée dans la vie de M. X détective ». Sophie Calle apprécie ses regards, « l’attention qu’il lui porte est telle qu’aucun homme ou femme qui l’a aimée ne lui a jamais donnée… », écrit-elle. Objet et voyeur du regardeur, Sophie Calle dresse, grâce à lui, son autoportrait d’un jour.

L’autoportrait pose la question du miroir, des points de vue, de la ressemblance ; il interroge les rapports à l’espace, au temps. Sophie Calle est suivie une journée à Paris ; comme elle aime la peinture de Titien intitulée L’homme au gant, elle reste au Louvre une heure devant le tableau, forçant le détective à en parler dans son rapport. Sophie Calle souhaite une personne interposée pour se portraiturer ; le regard de l’autre la révèlerait-elle ?

Objet et sujet menant l’enquête, personnage et auteur, modèle et créatrice… Sophie Calle brouille les pistes, la confusion des rôles intrigue, l’enquête est une énigme. Aussi, images et textes ne résultent pas de « professionnels » : le détective, Sophie Calle, son ami ne sont ni photographes, ni écrivains. Le projet et sa réalisation finale, encadrée au mur avec sobriété, ont néanmoins le statut d’œuvre d’art.


Chris MARKER, Lettre de Sibérie, 1957, extrait de la séquence à Iakoutsk illustrant les interprétations multiples que peuvent donner une voix-off aux mêmes images – « Les mots peuvent faire dire tout ce qu’on veut aux images » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Lettre_de_Sibérie)

  • Georges BRAQUE (1882-1963), Nature morte sur une table, 1914, fusain, gouache et papiers collés sur papier, 48×62 cm, Cabinet d’art graphique, Centre Pompidou, Paris
  • Kurt SCHWITTERS (1887-1948), Merzzeichnüng 54. Fallende Werte, 1920, aquarelle, gouache, encre, mine graphite, papiers et tissu collés sur papier, 30×22,5 cm
  • Raoul HAUSMANN (1846-1971), ABCD, 1923-1924, encre de Chine, reproduction de photographie et imprimés découpés, collés sur papier, 40,4×28,2 cm
  • René MAGRITTE (1898-1967), La Trahison des images, 1928–1929 , huile sur toile, 59×65 cm, Musée d’Art du comté de Los Angeles
  • John HEARTFIELD (1891-1968), Wer Bürgerblaätter liest wird blind und taub… (Qui lit la presse bourgeoise devient aveugle et sourd. Plus de bandages abrutissants !), AIZ, février 1930, photomontage
  • Richard HAMILTON (1922-2011), Just What is It That Makes Today’s Homes So Different, so Appealing?, 1956, collage, 26×24,8 cm, Kunsthalle Tübingen, Tübingen
  • Ben VAUTIER (1935-2024), Le Magasin de Ben, 1958-1973, matériaux divers, 402×446×596 cm, Centre Pompidou, Paris
  • Jacques VILLEGLÉ (1926-2022), 14 juillet, décembre 1960, collage d’affiches lacérées et marouflées sur toile, 50,5×61,5 cm
  • Mimmo ROTELLA (1918-2006), Il Nostro Immortale, 1961, affiches lacérées et marouflées sur toile, 197×140 cm
Ben VAUTIER, Terrain vague, 1961, performance
  • Tom WESSELMANN (1931-2004), Still Life #35, 1962, huile et collage sur toile, 304,80×487,68 cm, Dallas Museum of Art
  • Chris MARKER (1921-2012), La Jetée, 1962, film expérimental de 28 min, synopsis : « Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance. » Enfant, le héros se rend souvent avec ses parents à l’aéroport d’Orly. Un jour, il assiste à un évènement dramatique qui va le marquer, mais qu’il ne comprendra que plus tard. Ce film expérimental est présenté comme un « photo-roman » par le générique. Toutes ses images sont des photographies en noir et blanc (à l’exception d’un seul plan filmé), commenté par un narrateur unique, et accompagné d’une bande-son.
  • Nam June PAIK (1932-2006), Participation TV, 1963, télévision noir et blanc, muet, micro, amplificateur, Collection Nam June Paik Art Center, Giheung-gu, Corée du Sud. La participation du téléspectateur produit des motifs des lignes de lumière vacillantes sur l’écran de la télévision. Par le biais d’un micro à disposition du spectateur et en manipulant les circuits électroniques du téléviseur, N.J. Paik montre la possibilité de changer l’écran du téléviseur de manière aléatoire et de communiquer avec lui. La télévision se transforme au gré des voix et des sons qui dessinent des formes abstraites.
  • Joseph KOSUTH (1945-), One and Three Chairs, 1965, installation, photographies, chaise, Centre Pompidou, Paris
  • Joseph KOSUTH (1945-), Five Words in Green Neon, 1965, texte en néon, 157,8×204,8×15,2 cm, Whitney Museum of American Art, NY
  • ON KAWARA (1932-2014), Date Paintings, série débutée à partir du 4 janvier 1966. Les Date Paintings figurent uniquement la date à laquelle la peinture a été exécutée, en simple lettrage sur fond uni. La date est toujours documentée dans la langue et les conventions grammaticales du pays dans lequel la peinture est exécutée.
  • Marguerite DURAS (1914-1996), Le Camion, 1977, 76 min, synopsis : une écrivaine lit à un comédien le scénario de son prochain film. Il est question d’une femme prise en stop par un routier. Tout au long du trajet, la femme discute sans cesse alors que l’homme l’écoute et ne dit guère un mot. Le film ne montre pas les personnages, mais de nombreux plans d’un semi-remorque traversant divers paysages ruraux, images parlantes de l’expression « beau comme un camion » et dont l’effet est de repousser le scénario vers une zone frontalière floue située entre la réalité et l’épiphénomène.
  • Duane MICHALS (1932-), Certain Words Must Be Said, 1976, photographie et texte écrit
Duane MICHALS (1932-), Certain Words Must Be Said, 1976
  • Sophie CALLE (1953-), L’hôtel, 1981, 5 panneaux, photographies et textes. L’hôtel est composé d’images et de textes réalisés par l’artiste au cours d’un remplacement de trois semaines comme femme de chambre à Venise, où elle étudie les vies ressenties de parfaits étrangers, via leurs effets personnels et leurs installations dans leur habitation temporaire.
  • Sophie CALLE (1953-), La Filature, 1981, diptyque, textes et photographies coul. et N/B
  • Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988), El Gran Espectaculo (The Nile ou History of the Black People), 1983, acrylique et huile sur panneau, 172,5×358 cm
  • Bruce NAUMAN (1941-), One Hundred Live And Die, 1984, installation, néons, 299,7×335,9×53,3 cm
  • Richard BAQUIÉ (1952-1996), Le Temps de rien, 1985, métaux de récupération, 310x320x55 cm. Message et support sont ici contradictoires : l’annonce est tragique, mais elle est montrée comme une enseigne, théâtralisée comme un message positif ; les lettres elles-mêmes sont découpées dans des plaques d’imprimeur et portent d’autres lettres comme un palimpseste.
  • Jochen GERZ (1940-), Monument contre le fascisme, 1986, colonne d’un mètre de large et de 12 m de haut recouverte de plomb invitant les passants à écrire sur sa surface avant que celle-ci ne s’enfonce dans le sol. Seule la partie supérieure est aujourd’hui visible.
Richard BAQUIÉ, Le Temps de rien, 1985, installation dans le hall du Mucem en 2016, Marseille
Tania MOURAUD, WYSIWYG, 1989, vue de l’exposition La Force de l’Art, Grand Palais, Paris, 2006, Collection Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou, Paris
GENERAL IDEA, AIDS, 1989, Art Gallery of Ontario, sculpture inspirée de LOVE de Robert INDIANA – Photo de PJMixer – Flickr
GENERAL IDEA, AIDS, 1989, installation, vue de l’exposition du Württembergischer Kunstverein, Stuttgart en 1992
  • Tania MOURAUD, WYSIWYG (What You See Is What You Get), 1989, mur peint réalisé in situ, peinture acrylique noire satinée et peinture acrylique blanche, dimensions variables (hauteur minimum de la cimaise : 330 cm)
  • GENERAL IDEA, AIDS (SIDA), 1989, acrylique sur toile et sérigraphie sur papier peint, 244×244 cm (chacun des tableaux), installation, dimensions variables
  • Jean-Pierre JEUNET (1953-), Foutaises, 1990, 8 min, synopsis : face à la caméra, Dominique Pinon énonce dans le désordre ses « j’aime, j’aime pas » des plus simples aux plus touchants, comme « J’aime pas les barbus sans moustache. J’aime pas l’idée qu’on dort un tiers de sa vie, mais j’aime bien l’idée qu’après la mort, ça sera pas pire qu’avant la naissance. »
  • Bruce NAUMAN (1942-), Anthro socio, (Rinde Facing Camera), 1991, 6 vidéos couleur diffusées par 3 vidéoprojecteurs, 6 moniteurs couleur, 12 hauts-parleurs, audio en boucle, dimensions variables. Répétée sur six moniteurs et trois écrans de projection, une figure humaine aux traits rudes et brutals accueille frontalement le visiteur. Rinde Eckert, chanteur classique, répète haut et fort plusieurs séries de mots (« Feed Me/Eat Me/ Anthropology » traduit par : nourris-moi/ mange-moi/anthropologie). La multiplicité des écrans et du visage crée un chaos immersif, visuel et sonore. Le texte scandé avec force, hors des normes policées de l’espace muséal crée l’inconfort chez le spectateur – https://www.youtube.com/
    watch?v=VD7U5mcEepU
  • Ben VAUTIER (1935-2024), Il faut se méfier des mots, 1993, installation dans l’espace publique, matériaux divers, Place Fréhel, Paris
  • Art Keller – Collection Yoon-Ja & Paul Devautour, Les Forces du marché, Série « Le Crâne d’argent », 1994, acrylique sur toile, 65×92 cm, MAMCO, Genève
  • Tony OURSLER (1957-), SWITCH (Theory is everyday experience), 1995, installation vidéo sonore, 2 caméras de surveillance ; 1 moniteur de contrôle, 5 poupées, 1 sphère en fibre de verre, 2 ampoules sonores, 4 bandes vidéo couleur, son (anglais), 2 bandes sonores, (français), durée de 4min 29 à 35 min 05, Centre Pompidou, Paris
  • Tony OURSLER (1957-), You/Me/Them, 1996, deux poupées, une étagère en bois, matériel de vidéo projection, 186,5×33,5×48,5 cm
  • Krzysztof WODICZKO (1943-), Le Porte-parole, 1996-1997, objet, photo et film documentaire, Collection Frac des Pays de la Loire. Le Porte-parole est une sorte de prothèse vidéo, un équipement de parole artificiel dont chaque édition est conçue pour une personne qui, à travers son histoire personnelle, aborde les thèmes de l’identité, de l’exclusion et de la communication. L’instrument recouvre la bouche de son utilisateur et retransmet les paroles préenregistrées de celui-ci. Comme une extension du corps de l’utilisateur, le appareil transforme l’utilisateur en un cyborg montrant leur étrangeté virtuelle. Plus qu’un simple objet, il n’existe véritablement que lorsqu’il est en situation, porté au sein de l’espace public.
  • Christian ROBERT-TISSOT (1960-), Écran total, 1998, acrylique sur bois, métal, 311x730x11 cm
  • Ján MANČUŠKA (1972-2011), Oedipus, 2006, installation, lettrines en aluminium, fil de fer, hauteur des lettres : 3 cm, textes en anglais portant sur trois variations d’un épisode décrivant le rapport entre un personnage et sa mère, dimensions variables
  • Camille LLOBET (1982-), Téléscripteur, 2006, performance filmée, 3 vidéos DV PAL 4/3 synchronisées, diffusée en simultanée sur 3 écrans LCD 4/3, barres métalliques, dimensions variables, durée : 123 min. Née en 1982 à Bonneville (Haute-Savoie), elle vit entre Sallanches (Haute-Savoie) et Paris. Intéressée par l’expérience, elle crée des dispositifs d’expérimentations afin d’interroger la perception. Aidée des personnes qu’elle rencontre et qui se prêtent au jeu, Camille Llobet retransmet par le moyen de la vidéo ce qu’ils transmettent au travers de leur propre source de perception telles que la vue ou l’ouïe. La description devient narration, l’objet du regard devient subjectif – http://www.camillellobet.fr/index.php/project/telescripteur/
  • Jean-Gabriel PÉRIOT (1974-), 200000 fantômes (Nijuman no borei), 2007, court-métrage documentaire, 10min54, le film présente une succession d’images inanimées du dôme de Genbaku, Mémorial de la Paix de la ville japonaise d’Hiroshima, sur une musique douce et lancinante de Current 93 (titre Larkspur and Lazarus) quelque 650 images défilent toutes centrées sur l’architecture de cet édifice symbolique, le seul bâtiment encore debout après l’explosion de la bombe atomique sur la ville le 6 août 1945 – https://vimeo.com/11457021 et quelques questions.
  • Jean DAVIOT (1962-), Vherbe, 2008, intervention éphémère dans l’herbe
  • GUERRILLA GIRLS, L’Olympia Odyssey – Do women have to be naked to get into the Met. Museum?, 2024, affiche, National Museum of World Writing Systems (MoW), Corée du Sud
  • Ján MANČUŠKA (1972-2011), Notion in Progress, 2010, bois, peinture, métal, parquet, caisson lumineux, projection, dimensions variables
  • Jean DAVIOT (1962-), Nowhere, Where, Now, 2011, intervention éphémère, mots géants écrits en lettres d’herbes, pelouse de Central Park, New-York, USA (projet)
  • Jenny HOLZER (1950-), I WOKE UP NAKED, 2019, installation, panneau à LED avec diodes bleues, verts et rouges, 358,1×14×14 cm
  • Barbara KRUGER (1945-), Thinking of You. I Mean Me. I Mean You, 2022-2023, MoMA, NY
  • Anna APTER, /IMAGINE, 2023, court-métrage (Prix de la mise en scène et Prix de la critique – Nikon Film Festival 2023), 2min07

Évaluation

L’évaluation portera sur :

  • la place centrale et significative de la parole dans la réalisation,
  • l’apport d’une dimension nouvelle de l’image par rapport à la parole (ou inversement),
  • la compréhensibilité de la dimension artistique de la réalisation,
  • la compréhensibilité de sa dimension documentaire,
  • le degré d’engagement dans le projet (recherches, croquis préparatoires, technique).

Références aux programmes

Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques : outils, moyens, techniques, médiums, matériaux, notions au service d’une création à visée artistique

La figuration et l’image ; la non-figuration

– Dialogues de l’image avec le support, l’écrit, l’oral : diversité des supports, inscription dans un lieu, plus ou moins grande interaction avec des énoncés écrits ou oraux

Domaines de la présentation des pratiques, des productions plastiques et de la réception du fait artistique : les relations entre l’œuvre, l’espace, l’auteur et le spectateur

La présentation de l’œuvre

– Fonctions des dispositifs traditionnels de la présentation de l’œuvre : modalités du cadre, du socle, de la cimaise confrontées aux dispositifs contemporains de présentation


_ Ben VAUTIER, Il faut se méfier des mots, 1993, installation, tableau noir géant, nacelle et deux facsimilés d’ouvriers, Place Fréhel, Paris