Note d’intention pour un projet d’exposition

Formulation du sujet

À partir d’une œuvre choisie dans le corpus de la première partie, vous développerez un projet d’exposition en présentant vos intentions et les modalités envisagées.
Votre projet doit :

  • respecter obligatoirement l’intégrité de l’œuvre du corpus ;
  • formulation du sujet
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Session 2023 – https://eduscol.education.fr/document/47816/download
Session 2022 – https://eduscol.education.fr/document/43946/download
Session 2021 – https://eduscol.education.fr/document/32812/download

Présentation générale

La note d’intention pour un projet d’exposition a pour objectif de montrer que vous savez (critères d’évaluation) :

  • Expliciter par écrit vos intentions
    savoir dire de façon claire en utilisant un vocabulaire précis ce que l’on projette de faire
  • Traduire graphiquement et visuellement vos idées par des croquis, des schémas, des collages, des prélèvements…
    savoir employer des images dans un but utile et didactique pour accompagner et illustrer un écrit
  • Raisonner pertinemment un projet d’exposition avec la consigne et l’œuvre choisie
    savoir créer du lien avec la consigne et justifier ses choix de façon pertinente
  • Exposer ou affirmer un parti-pris, une proposition singulière
    savoir formuler une proposition personnelle en assumant son caractère singulier et en le mettant en avant.
CompétencesFragileSatisfaisantTrès satisfaisant
Expliciter par écrit vos intentionsL’intention est floue ou mal définie, voire incompréhensible.L’intention est claire, mais manque parfois de profondeur ou de justifications.L’intention est clairement formulée, bien argumentée et utilise le vocabulaire spécifique.
Traduire graphiquement vos idéesLe travail graphique reflète peu les intentions exprimées.Le travail graphique correspond aux intentions, mais manque de cohérence dans certains aspects.Le travail graphique est parfaitement cohérent avec les intentions exprimées.
Raisonner pertinemment un projet d’exposition avec la consigne et l’œuvre choisieLe raisonnement marque des incohérences avec la consigne et l’œuvre choisie.Le raisonnement est pertinent, mais manque parfois de profondeur ou d’argumentation solide.Le raisonnement est pertinent, bien structuré et démontre une compréhension approfondie du sujet et de l’œuvre choisie.
Exposer ou affirmer un parti-pris, une proposition singulièreLe parti-pris est flou ou n’est pas clairement exprimé.Le parti-pris est clair, mais manque de singularité ou de prise de risque.Le parti-pris est affirmé avec force et singularité, et apporte une vraie proposition artistique.

Que faut-il faire ?

Dans un texte rédigé et structuré en paragraphe distinct de deux pages :

  • Choisir l’œuvre qui sera l’objet de votre réflexion
  • Déduire de l’incitation une problématique et un projet d’exposition
  • L’analyser en lien avec la problématique proposée
  • Décrire les modalités d’un dispositif d’exposition qui réponde à l’incitation du sujet en écho avec la problématique déduite
  • Préciser ce dispositif à l’aide de schémas et croquis qui permettent une visualisation concrète de votre intention dans le parcours du spectateur
  • Justifier votre parti-pris par une prise de recul et une analyse du point de vue du spectateur.

ATTENTION : Vous devez porter un regard d’auteur sur la question de l’exposition. Il s’agit ici de donner du sens à la mise en espace d’une création plastique et de la scénariser pour affirmer un point de vue sur un aspect de la création. Il ne s’agit pas d’un simple aménagement d’espace pour recevoir une œuvre.

À titre indicatif

  1. Reformuler le sujet, présenter l’œuvre choisie
  2. Décrire votre parti-pris sous la forme d’une problématique et présenter le dispositif général
  3. Décrire formellement et succinctement l’œuvre, ses enjeux
  4. Présenter sa relation avec la problématique
  5. Décrire formellement votre dispositif, puis argumenter le lien entre ce dispositif et la problématique du sujet
  6. Proposer une visite imaginaire et sensible du dispositif par un regardeur : le lieu d’exposition, le bâtiment, l’éclairage, l’environnement, la couleur des murs, du sol, les matières, les autres œuvres présentées…
  7. Réaliser des schémas et croquis nécessaires à la pleine compréhension de votre dispositif pour donner vie à votre réflexion.

Lexique

L’exposition

  • Accrochage : moment et façon d’installer physiquement les œuvres dans un espace, mais aussi choix intellectuel, discours, lorsqu’il représente la somme de ces œuvres juxtaposées, le choix du conservateur, le sens qu’il cherche à donner à une exposition.
  • Collection : série d’éléments réunis compte tenu d’un point commun formel ou thématique ; par métonymie, les possessions d’un musée, d’un collectionneur…
  • Commissaire d’exposition (ou curateur) : responsable de l’organisation et du contenu d’une exposition, d’une biennale, d’une manifestation artistique…
  • Conservateur : dans un musée, le rôle du conservateur est avant tout d’étudier, préserver et mettre en valeur les collections du musée dont il a la charge, mais aussi de veiller à leur bonne conservation.
  • Exposition : moyen de communication d’un musée, l’exposition peut être permanente ou temporaire. Elle réunit un ensemble d’objets, faisant ou non partie des collections du musée, autour d’un thème, d’une idée, d’un fil conducteur. En ceci, elle constitue un discours de la part de ses concepteurs et doit orienter le visiteur vers la construction d’un sens. L’exposition temporaire permet d’assurer la rotation des collections, afin qu’une partie des œuvres ne reste pas constamment en réserve, de faire le point sur une question précise et éventuellement de renouveler les connaissances sur un sujet, mais aussi de raviver l’intérêt pour le musée, de diversifier son audience et d’accroître ses ressources financières.
  • Monstration : terme désignant non seulement l’acte de montrer, de présenter une œuvre, mais aussi le dispositif de présentation (éclairage, supports, espace, sons, interaction…) pour créer un lien avec le spectateur.
  • Présentation : pratique des arts des 20e et 21e siècles qui donne priorité à l’intégration du réel dans l’œuvre, à la prise en compte de l’espace du lieu et à la participation du spectateur, aussi bien dans la phase de conception de l’œuvre (processus) que dans son mode d’exposition (dispositif)
  • Vernissage : événement qui inaugure une exposition artistique

L’espace de l’œuvre et du spectateur

  • Galerie : local privé ou public pour la présentation, l’exposition, la diffusion et généralement la commercialisation des œuvres des artistes.
  • Hors-les-murs : exposition qui se tient en dehors d’une galerie ou d’un musée, hors du cadre habituel d’une exposition.
  • Musée : lieu culturel de conservation du patrimoine, qui abrite des collections, dont généralement une partie est accessible au public, une autre étant dans les réserves ou prêtée pour des expositions temporaires.
  • White cube : anglicisme (cube blanc) désignant un mode d’exposition d’art contemporain, dans un grand espace blanc et sobre. L’œuvre isolée présentée dans cet espace est ainsi mise en valeur et n’est parasitée ni par la présence d’éléments décoratifs ni par le voisinage d’autres œuvres. Au « White cube » répond la « Black box », un espace plongé dans l’obscurité et permettant de projeter des œuvres vidéo.
  • Déambulation : action de se promener en errant, de marcher sans but particulier. La déambulation est intégrée à la démarche de nombreux artistes contemporains
  • Immersion : terme largement répandu dans le domaine du numérique, de la virtualité et des jeux vidéo. Appliqué à une œuvre ou une exposition, c’est le fait de placer le spectateur au cœur de la création, qu’il soit englobé par elle.
  • Mise en scène (cf. Scénographie): terme appartenant au monde du théâtre et décrivant l’organisation matérielle de la représentation (décors, places et déplacements des acteurs avec définition des rôles…) dont l’usage s’est étendu au cinéma et à certaines formes artistiques contemporaines relevant du champ des arts plastiques.
  • Parcours : cheminement physique et intellectuel dans une exposition. Celui proposé par le musée, mais aussi son résultat, c’est-à-dire celui construit par chaque visiteur durant sa visite. C’est le fil conducteur du musée et de sa réception, il représente matériellement la conception d’ensemble d’une exposition.
  • Place du spectateur : rapport physique, psychique et mental entre un spectateur et une œuvre d’art. Entre l’humilité pieuse dans l’art sacré médiéval par exemple et l’implication active dans les œuvres interactives de l’art contemporain, ce rapport peut être de nature variable, liée aux choix de l’artiste et aux modalités de la présentation de l’œuvre dans un espace réel ou virtuel.
  • Point de vue : endroit d’où l’on perçoit un objet, un personnage, un paysage, etc., Notion centrale liée à la représentation de l’espace dans la perspective classique avec un point de vue unitaire. Dans la modernité, la multiplicité des points de vue, la perte de la frontalité, la production de séries, etc. ont libéré le spectateur de sa position statique en l’invitant à mener sa propre expérience visuelle et corporelle par rapport à l’œuvre d’art.
  • Regardeur : spectateur actif d’une œuvre d’art appréhendée essentiellement par le regard. « C’est le regardeur qui fait le tableau » (Marcel Duchamp)
  • Scénographie : terme emprunté aux arts du spectacle qui regroupe les aspects proprement formels et matériels de l’exposition (couleurs, lumières, mobiliers, vitrines…). Cette discipline vise à trouver, par des moyens matériels, la meilleure façon de transmettre au visiteur le contenu scientifique d’une exposition, de mettre en scène son discours pour le communiquer efficacement et agréablement.

Les dispositifs de présentation

  • Cadre : support physique créant un bord, une limite pour isoler, pour mettre en valeur ou pour détacher du contexte les œuvres bidimensionnelles.
  • Cartel : étiquette accompagnant et documentant chaque œuvre ou objet. Il comporte quelques informations minimales, titre, auteur, date ou lieu. Certains peuvent être plus développés et donner des indications ou des explications sur un objet, un groupe ou un mouvement artistique. Ils sont le complément des textes informatifs plus généraux présents dans les salles d’un musée.
  • Caisson lumineux : caisse murale à l’intérieur de laquelle la lumière éclaire l’image par transparence, la faisant apparaître comme sur un écran. Mode de présentation fréquemment employé par certains photographes contemporains.
  • Châssis : cadre de bois sur lequel est tendu la toile d’un tableau ; cadre, destiné à maintenir en place les éléments d’une surface : planches, vitres, tissu, papier…
  • Chevalet : structure de bois servant d’appui sur lequel le peintre peut poser sa toile pour la peindre.
  • Cimaise : historiquement, moulure sur un mur, près du plafond, dont le profil permet de suspendre des crochets afin d’exposer cadres et tableaux. Désigne actuellement l’ensemble du dispositif permettant de suspendre des cadres sans perforer le mur. Par extension, désigne l’ensemble de l’espace mural dédié à leur exposition.
  • Diorama : dispositif reconstituant une scène avec un motif central dans un environnement et donnant l’illusion de la réalité, voire du mouvement par un jeu de lumières. Prisé notamment dans les musées d’histoire naturelle pour montrer un animal dans son milieu naturel, le dispositif peut prendre diverses formes.
  • Dispositif : ensemble d’éléments (espace architectural, éléments de design, luminosité, mise en scène, décors, discours, modalités de présentation, d’accrochage, de monstration, d’exposition…) agencés pour une œuvre en vue de donner à (la) penser, à (la) voir, à (la) ressentir, et à (en) parler.
  • Éclairage : ensemble des appareils employés qui apporte la lumière dans le lieu d’exposition ; façon dont les choses sont éclairées.
  • Écran : surface sur laquelle sont projetées ou affichées les images fixes ou en mouvement ; panneau destiné à masquer partiellement ou totalement, à protéger ou à empêcher la vision.
  • Hologramme : image photographique réalisée avec un laser qui donne la parfaite illusion des trois dimensions.
  • Interactivité, alteractivité : deux degrés dans la possibilité de participation active des utilisateurs ou spectateurs (jeu vidéo ou œuvre d’art). L’interactivité implique l’intervention d’un seul participant à la fois, tandis que l’alteractivité rend possible la participation simultanée ou différée de multiples acteurs ne se connaissant pas, parfois situés en des lieux éloignés (en virtuel ou réel).
  • Panneau textuel : panneau ou espace mural, plus ou moins grand, sur lequel un texte général peut préciser le sens d’un regroupement d’œuvres ou les caractéristiques d’un courant artistique, donner des informations biographiques sur un artiste, renseigner le contexte d’un foyer artistique, de découverte d’objets archéologiques, etc.
  • Piédestal : socle travaillé et décoratif, composé à l’origine d’une base, d’un dé et d’une corniche, destiné à présenter et mettre en valeur un objet ou une statue. Terme à forte connotation positive.
  • Projection : action de montrer sur un écran (ou tout autre support) ou sur un plan des ombres, des images fixes (diapositives…) ou animées (cinéma) ; chose qui est projetée.
  • Socle : volume géométrique simple servant à surélever une œuvre pour la placer à la bonne hauteur de vision pour les spectateurs. C’est également une manière de mettre en valeur la création et d’affirmer ainsi son statut d’œuvre.
  • Vitrine : objet symbolique du musée, la vitrine est une pièce de mobilier qui abrite, protège et montre tout à la fois un objet, empêchant sa dégradation, son vol et le mettant en valeur. La séparation qu’elle introduit l’éloigne du spectateur, mais permet en même temps la « muséalisation » de l’objet en le détachant de son environnement. Le socle et le cadre, supports physiques pour les tableaux, sculptures et objets divers ont un rôle et un sens similaire.
  • VR (réalité virtuelle) : simulation informatique interactive, immersive et sensorielle, d’environnements réels ou imaginaires.

*J’aime bien jouer avec les fleurs, et vous ? de Quentin DEROUET, œuvre protocolaire et participative, fleurs, dimension variable, Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, 2022