« Le dessin contemporain devient autonome à partir de l’exposition de Bernice ROSE en 1976 au MoMA « Drawing Now : 1955-1975 ».
« Le dessin ne relève pas seulement de techniques traditionnelles – aquarelle, pastel ou encre sur papier Canson®. Il brouille les paramètres de ce qui est attendu en donnant accès à tous les medium. »
Pour la réalisation de 9 dessins (objet proposé en modèle ou non), utilisez successivement – en recherchant à obtenir des effets plastiques différents – le stylo, la pointe, la plume, le pinceau, la brosse, etc. sur alternativement divers supports apportés, par exemple : feuille de papier, de carton, coupon de toile (coton, synthétique), plaque de mousse polyester, de bois, film plastique, galet, carreau de faïence, etc. tout en vous éloignant des modalités et des techniques du dessin.
Envisagez une présentation de votre production plastique.
Questions
En quoi les caractéristiques physiques du support et de l’outil influencent-elles le geste de l’artiste ? Dans quelle mesure le choix de l’instrument aura une incidence sur le résultat et le geste ?
En quoi l’outil, le support et le geste conditionnent-ils la création ?
Dans quelle limite une œuvre qui ne respecte pas toutes les modalités du dessin peut-elle être tout de même considérée comme du dessin ?
[Réf. Les conceptions contemporaines du dessin]
Objectifs
La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :
- dessiner pour créer, comprendre, communiquer
- prendre en compte l’influence des outils et du geste dans la représentation en deux dimensions, expérimenter les qualités expressives des outils (d’écriture et de dessin), observer attentivement la trace
- saisir les relations entre la matérialité du support, le geste, le médium, l’outil
- choisir, organiser, composer la représentation à des fins d’expression en s’éloignant des stéréotypes
- travailler les questions liées à l’image à des fins narratives, symboliques, poétiques, sensibles, imaginaires…
Références artistiques possibles
- Grotte de Lascaux, Scène du puits ou L’homme renversé par un bison, peinture rupestre, datant entre 23 500 et 22 000 ans avant le présent
- Liang KAI (fin du 12e-début 13e siècle), Hui-Heng coupant du bambou, 12e siècle, Chine
- Léonard DE VINCI (1452-1519), L’Homme de Vitruve, 1492, texte illustré, dessin à la plume et au lavis, 34 × 26 cm, Gallerie dell’Accademia, Venise
- Katsushika HOKUSAI (1760-1849), Pont de bateaux de Funa dans la province de Kôzuke, série Vues extraordinaires des ponts des diverses provinces, vers 1834, estampe nishiki-e, format ôban, 26,4 x 38,4 cm, signature : « Saki no Hokusai Iitsu hitsu », Tsuwano, Katsushika Hokusai Museum of Art

- Guillaume APOLLINAIRE (1880-1918), Paysage, Ondes, 1913-1916, Calligrammes, Poésie Éd. Gallimard, Paris, 1925
- BRASSAÏ (1899-1984), Graffiti de la série VIII – La Magie, 1935, épreuve gélatino-argentique
- Henri MICHAUX (1899-1984), Mouvements, 1951, encre sur papier, 31,8 × 24,1 cm, MoMA, NY
- Albert GIACOMETTI (1901-1966), Nu debout, 1959, crayon sur papier, 50 x 32 cm
- Bernard BUFFET (1928-1999), La Rochelle 30/100, 1954, pointe sèche sur vélin BFK de Rives, 56 × 77 cm, Lacourière et Frélaut Imprimeur, Paris
- Cy TWOMBLY (1928-2011), Sans titre, 10 décembre 1959, mine graphite sur papier, 35 x 42,5 cm, Centre Pompidou, Paris
- Zao WOU-KI (1920-2013), Sans titre, 1968, aquarelle sur papier, 75,5 × 56,5 cm, Centre Pompidou, Paris
- Roman OPALKA (1931-2011), 1965/1 à l’infini, détail 3666937-3669842, encre de Chine sur papier sous coffret de plexiglas, 33,9 × 24,8 × 2,6 cm, Centre Pompidou, Paris
- Philippe FAVIER (1957-), Sans titre, 1987, peinture sur verre dans une boîte de sardines, 12 × 9,5 × 3 cm, Galerie Yvon Lambert, Paris
- Olivier DEBRÉ (1920-1999), Sans titre, 1990-1991, huile sur toile, 380 × 915 cm
- Judith BRAUN (1947-), FINGERING #4, 2010, dessin au charbon avec les doigts sur un mur, 304 × 460 cm
- The KID (1991-), As water reflects the face, so one life respects the hear, 2015, stylo Bic sur papier, 182 x 182 cm
- Emil FERRIS (1962-), Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, 2018, roman graphique, Éd. Monsieur Toussaint Louverture
- Leonel MOURA (1948-), Bebot, 2018, Grand-Palais, Paris
- Yan PEI-MING (1960-), Portrait de Gustave Courbet, 2019, huile sur toile, 120 × 150 cm. Le travail pictural du peintre se distingue avant tout par les très grands formats qu’il utilise, créant ainsi un rapport physique entre le spectateur et ses œuvres. Sa peinture est constituée de larges touches entrecroisées et superposées, exécutées dans un geste énergique, voire violent, dans une sorte de corps à corps entre le peintre et sa toile. De plus, sa production artistique est essentiellement monochrome : utilisant du blanc, du noir, d’innombrables nuances de gris et parfois aussi des couleurs. Il s’affirme comme peintre de l’ombre et de la lumière par excellence. Enfin, en raison de son parcours et des sources d’inspiration, sa peinture crée des ponts entre l’Orient et l’Occident, entre la tradition et la modernité.
- Thomas MUELLER (1959-), Sans titre, 2021, stylo à bille sur Arches, 160×115 cm, collection particulière, Hambourg – source : thomas-mueller-drawings.com

- Sandra VÁSQUEZ DE LA HORRA (1967-), Inside Pacha-Mama, 2022, graphite et aquarelle sur papier, cire, 135×180 cm
- Keita MORI (1981-), Bug report (flux) (BR_22_11_10_a), 2022, fil de coton, de soie, de cuivre, tissu sur papier, 106×76 cm
- Raphaëlle PERIA (1989-), Parc de la Bouvaque #2, Parc de la Bouvaque #3, 2022, grattage sur photographie, 80×60 cm
Focus sur la pratique de Mathias SCHMIED
Mathias SCHMIED (1976-) utilise des codes des comics dans sa production, notamment :
- le plein & le vide
- la narration et la publication
- la figure dans l’espace in situ
- la fragilité, l’inconsistance, l’éphémère
- le renouvellement des formes et techniques les plus classiques (dessin).

Comment prendre en compte le vide dans une réalisation ? Qu’est-ce qui permet que le vide soit visible ? Ou encore, comment permettre à une réalisation pleine de vide de tenir ?
Sont des questions auxquelles l’artiste tente de répondre par ses réalisations.
Références à mettre en parallèle :
- Femme se coiffant de Julio Gonzalez, 1931
- Joséphine Baker d’Alexandre Calder, 1931
- Tête dans un coin de Naum Gabo, 1916
Photographie mise en avant : Dessin (2012) de Fred EERDEKENS
Références aux programmes
Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques
La représentation, ses langages, moyens plastiques et enjeux artistiques
– Les différents statuts du dessin : outil d’observation, d’interprétation, de conception, de communication, langage artistique en soi.
– Les conceptions contemporaines du dessin : pluralité des modalités et pratiques, filiation et rupture, relations avec d’autres médiums, avec l’écriture.