Predictability: Does the Flap of a Butterfly’s Wings in Brazil Set off a Tornado in Texas? (Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ?)
Edward LORENZ, météorologue, 1972, 139e congrès de l’Association Américaine pour le progrès des Sciences (AAAS)
L’Effet papillon est une expression qui résume une métaphore concernant le phénomène fondamental de sensibilité aux conditions initiales de la théorie du chaos*.
La théorie du chaos est une théorie scientifique rattachée aux mathématiques et à la physique qui étudie le comportement des systèmes dynamiques sensibles aux conditions initiales, un phénomène généralement illustré par l’effet papillon.
*Chaos : confusion ou néant qui précède la création du monde ; grand désordre, confusion générale ; ensemble de choses sens dessus dessous et donnant l’image du désordre ; état d’un système dynamique soumis à des actions connues, mais dont l’évolution à long terme est imprévisible (: théorie du chaos)
« D’une cause simple viendra le chaos. »
#animation #stop-motion #narration #chaos
Réalisez une courte animation ou vidéo (entre 20 et 50 s) dans laquelle, après avoir présenté une situation initiale (routine), un élément perturbateur déclenchera le chaos.
Méthodologie
Le storyboard
- Écrivez votre projet en quelques mots, puis, décrivez l’action, les lieux, les personnages, etc. Cette étape constitue la base de votre scénario, qui continuera de s’enrichir tout au long du projet.
- Divisez votre récit en trois parties en simplifiant le schéma narratif, habituellement composé de cinq. Elles correspondront aux différents plans qui constitueront votre réalisation.
Schéma narratif :- 1/ La situation initiale : une situation d’apparence normale dans un monde ordinaire
- 2/ L’élément déclencheur : un événement vient perturber la situation initiale et entraîne une réaction du personnage qui commence à devenir héros
- 3/ Les péripéties : du déclencheur découle une série d’actions et de réactions
- 4/ Le dénouement : le conflit prinicipal est résolu, en atteignant l’objectif, ou en rendant l’objectif imposssible à atteindre
- 5/ La situation finale : le héros revient à son monde ordinaire ; l’intrigue est finie
- Dessinez et annotez chaque plan dans une vignette de la planche du projet. Le contenu de chaque vignette, en tenant compte de celles qui la suivent et la précèdent, rend l’action compréhensible d’un simple coup d’œil. Ce sera votre storyboard et il permettra à tout moment d’avoir une vision globale de votre projet.
- Veillez à développer en parallèle tout ce qui compose votre univers : construisez les décors, les objets principaux et les personnages.
La captation
Il est important de noter que la production donnera à voir un travail en images animées. Bien que l’utilisation de la technique du stop-motion ne soit pas obligatoire, il est recommandé de l’envisager. Au regard de votre projet, d’autres procédés peuvent également être employés.
L’animation en volume (stop-motion en anglais) est une technique d’animation image par image utilisée avec des objets réels. Elle consiste à prendre une photo fixe d’une scène fixe, de modifier légèrement le contenu de la scène, de reprendre une autre photo fixe, de modifier, ad libitum.
Pour la réalisation du stop-motion, vous utiliserez l’appareil de prise de vue d’un iPad ou d’un smartphone. Pour la réussite de votre projet, vous devez suivre les conseils suivants :
- La tablette doit être parfaitement stable, de même que l’éclairage. Rien de votre scène ne doit être déplacé sans que ce soit nécessaire au mouvement.
- De 15 à 25 prises de vue sont nécessaires pour donner à voir une seconde de la scène filmée. Attention, trop peu d’images captées font une animation trop rapide ou saccadée.
- Vous utiliserez une application transformant la collection d’images fixes en film vidéo. Si vous devez retravailler les images (par exemple, effectuer une incrustation sur fond vert ou bleu), il est préférable de conserver une copie des photographies non modifiées.
- Un logiciel de montage vidéo permettra le montage final et l’ajout, si besoin, d’une bande-son avec l’image.
Le montage
Le montage consiste à sélectionner et à assembler différents plans vidéo, afin de créer un ensemble cohérent et en rapport avec votre intention narrative.
- Montage : après import de vos fichiers dans le chutier, vous assemblerez les plans :
- glissez vos plans dans la timeline en suivant le storyboard de votre film
- ajoutez, si besoin, votre bande son principale
- ajustez (coupez) vos plans afin de les dynamiser votre vidéo, ajoutez les transitions que vous souhaitez – attention trop de transitions rendront votre vidéo peu qualitative
- calez votre vidéo avec votre audio.
- Export : enregistrer n’est pas exporter ! L’enregistrement sauvegarde le projet de montage sans modifier les vidéos et les audios utilisés, alors que l’export crée la vidéo finale (non modifiable). Attention, si vous supprimez les fichiers vidéo et audio, votre projet sauvegardé sera inutilisable !
Objectifs
La séquence a pour objectifs d’amener les élèves à :
- dessiner – dans la perspective de la réalisation d’une animation – des scènes sous la forme d’un storyboard
- s’organiser collectivement dans les différentes étapes de la réalisation d’un stop-motion (réalisation du décor, des personnages, des accessoires et préparation de la captation)
- comprendre que l’image est une source de narration dont la perception varie en fonction du montage
- réaliser un montage vidéo cohérent.
Questions
En quoi la fiction joue-t-elle de la valeur expressive de l’écart entre le référent et sa représentation ? Dans quelle limite la signification de l’image animée peut-elle être changée par le montage ?
En quoi la narration visuelle intègre-t-elle une dimension temporelle et séquentielle ? Dans quelle mesure le dispositif de représentation modifie-t-il la narration, l’histoire racontée ?
[Réf. Temps et mouvement de la figuration ; Narration figurée, supports et langages]
Évaluation
L’évaluation portera sur :
- l’élaboration et la lisibilité du storyboard (en partie visible dans le carnet de travail),
- le choix et la maîtrise des moyens d’expression, ainsi que la prise en compte de leurs caractéristiques dans la présentation de la réalisation,
- la structure et la clarté du montage,
- l’écrit explicatif utilisant un vocabulaire adapté et documentant la réflexion et l’analyse en réponse au sujet donné.
Références artistiques possibles
- Jérôme BOSCH (1450-1516), Le Jardin des délices, 1490-1500, triptyque sur bois, 220×386 cm, Musée du Prado, monastère royal de San Lorenzo de El Escorial, Espagne

- Caspar-David FRIEDRICH (1774-1840), La Mer de Glace, 1823-1824, huile sur toile, 97×127 cm, Kunsthalle, Hambourg
- Eugène DELACROIX (1798-1863), La Mort de Sardanapale, 1827, huile sur toile, 392×496 cm, Musée du Louvre, Paris – https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_de_Sardanapale
Le règne de la confusion : « Il a voulu composer le désordre et il a oublié que le désordre lui-même a une logique », reproche à Delacroix l’écrivain Auguste Jal. Dans cette orgie de violence, aucun répit n’est laissé au spectateur. Si Sardanapale détruit son royaume, Delacroix, lui, signe l’arrêt de mort de la perspective ! L’œil est comme emporté par un grand tourbillon – une impression renforcée par le cadrage de l’œuvre. La ligne serpentine domine, comme en témoigne ce cheval en forme de « S » impitoyablement mis à mort par un esclave. Avec La Mort de Sardanapale, le peintre s’inscrit comme le chef de file du romantisme. La rupture avec les néoclassiques est consommée !

- Charles-Émile REYNAUD (1844-1918), Pantomimes lumineuses, 1892, dessins tracés et coloriés sur une pellicule sans émulsion argentique projetés et animés à l’aide d’une lanterne lumineuse reposant sur le principe de compensation optique par miroirs prismatiques.
- J. Stuart BLACKTON (1875-1941), Humorous Phases of Funny Faces, 1906, 3 min, premier dessin animé sur un support argentique procédé Edisson
- Émile COHL (1857-1938), Fantasmagorie, 1908, 2 min. Ce film d’animation est considéré comme le premier dessin animé cinématographique réalisé dans le monde.

- George GROSZ (1893-1959), Metropolis, 1916-1917, huile sur toile, 100×102 cm, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid
- Man RAY (1890-1976), Le Retour à la raison, 1923, 3 min, film expérimental
- Norman McLAREN (1914-1987), Voisins, 1952, 8 min, pixilation, Oscar du meilleur court-métrage
- Nam June PAIK (1932-2006), Participation TV, 1963, télévision noir et blanc, muet, micro, amplificateur, Collection Nam June Paik Art Center, Giheung-gu, Corée du Sud. La participation du téléspectateur produit des motifs des lignes vacillantes de lumière sur l’écran de la télévision. Par le biais d’un micro à disposition du spectateur et en manipulant les circuits électroniques du téléviseur, N.J. Paik montre la possibilité de changer l’écran du téléviseur de manière aléatoire et de communiquer avec lui. La télévision se transforme au gré des voix et des sons qui dessinent des formes abstraites.

- Jeff WALL (1978-), The Destroyed Room, 1978, photographie couleur dans caisson lumineux, 152,4×203,2 cm, Musée des Beaux-arts du Canada, Ottawa. La photographie, comme d’autres de l’artiste, est inspirée d’une œuvre d’art classique, le tableau La Mort de Sardanapale (1827) du peintre romantique français Eugène DELACROIX.
- Steven LISBERGER (1951-), Tron, 1982, film utilisant la rotoscopie (: technique cinématographique qui consiste à redessiner image par image des parties ou le tout d’une figure filmée en prise de vues réelle).
- Pixar Animation Studios, Luxo Jr., 1986, 2 min 10, animation 3D
- Peter FISCHLI (1952-) et David WEISS (1946-2012), Le Cours des Choses (Der Lauf der Dinge), film expérimental réalisé en 1987 et sorti en 1988. Film sans dialogue, il a été tourné en 16 mm couleur et dure 30 minutes.
- Bertrand LAVIER (1949-), Dino, 1993, Ferrari Dino 308 GT4 accidentée, 130x420x180 cm
- William KENTRIDGE (1955-), Stereoscope, 1999, 3 min, court métrage d’animation réalisé à partir de dessins au fusain que l’artiste retravaille et modifie par des additions ou des effacements. Chaque séquence animée est produite selon un processus d’altérations successives, de grattages et de dessins superposés.
- Virgil WIDRICH (1967-), Copy Shop, 2000, 11 min 10, les plans tournés du court-métrage ont été photocopiés un par un puis les photocopies ont été réassemblées pour créer l’esthétique particulière du film en accord avec l’histoire – https://youtu.be/g0jeZabxSAg
- Vincent PATAR (1965-) et Stéphane AUBIER (1964-), Panique au village, 2002, court-métrage en stop motion
- Jean-Gabriel PÉRIOT (1974-), 200000 fantômes (Nijuman no borei), 2007, court-métrage documentaire, 10min54, le film présente une succession d’images fixes du dôme de Genbaku, Mémorial de la Paix de la ville japonaise d’Hiroshima, sur une musique douce et lancinante de Current 93 (titre Larkspur and Lazarus) quelques 650 images défilent toutes centrées sur l’architecture de cet édifice symbolique, le seul bâtiment encore debout après l’explosion de la bombe atomique sur la ville le 6 août 1945 – https://vimeo.com/11457021
- Jake (1966-) et Dinos (1962-) CHAPMAN, Fucking Hell, 2008, installation de neuf vitrines de 2 mètres sur 2 mètres, disposées en svastika. Chacun des plateaux comprend un paysage différent, mais toujours désolé et apocalyptique (: ruines gothiques, temple antique, plage, montagnes, camps de concentration et même un Ronald McDonald’s… ) et une multitude de figurines fabriquées en fibre de verre représentant tout ce que l’horreur a de pire… Dans chaque plateau est dissimulée une représentation d’Adolf Hitler, et le spectateur est invité à la trouver.
- Ujin LEE et Tom EDWARDS, Dust, 2009, série photographique
- Baptiste DEBOMBOURG (1978-), Volte-Face, 2010, pares-brises, clous, bois, 4,2×2,7×1,5 m, installation contextuelle en 2010 au Centre d’Art et de Recherche Duplex100m², Sarajevo – https://www.baptistedebombourg.com/fr/travaux/view/23/volte-face
- Anne IMHOF (1978-), Untitled, 2022, huile sur toile imprimée, 3 panneaux, 270×480 cm, Pinault Collection. Cette toile évoque les incendies récurrents de Californie.


Machine de Rube Goldberg
Une machine de Rube Goldberg (ou plus simplement machine de Goldberg) est une machine qui réalise une tâche simple d’une manière délibérément complexe, le plus souvent à l’aide d’une réaction en chaîne. Elle tire son nom du dessinateur américain Rube Goldberg (1883-1970) et est proche des engins de William Heath Robinson. Ce genre de machines sont représentées dans un but comique et restent en général fictives. Source Wikipédia
Références aux programmes
Domaines de l’investigation et de la mise en œuvre des langages et des pratiques plastiques
La figuration et l’image ; la non-figuration
Temps et mouvement de la figuration : dispositifs séquentiels, simultanéité, enchaînement, temps représenté ou ressenti
Narration figurée, supports et langages : intégration sur différents supports, dans l’espace, association avec l’écrit et la voix
Domaines de la formalisation des processus et des démarches de création
L’idée, la réalisation et le travail de l’œuvre
Projet de l’œuvre : de l’idée au projet et à la réalisation de la production artistique, diversité des approches et des moyens sollicités